Après Philippe Hiquily l’été dernier, c’est au tour de l’artiste coréen Lee Ufan d’investir les jardins du Donjon de Vez. Du 1er juillet au 14 septembre, dans une nature verte et généreuse, sera exposée une des œuvres les plus récentes de l’artiste : « Relatum X ». Située à l’entrée du parc, cette sculpture épurée de pierre et d’acier, précédemment exposée dans les jardins du Château de Versailles, vient se mesurer à l’architecture médiévale de cet édifice chargé d’histoire. Cette manifestation, dont Artcurial est partenaire, invite à la découverte de l’univers d’un artiste au vocabulaire formel et faussement réducteur, dont les sculptures sont comme un dialogue entre l’être et le temps.
Né en 1936 en Corée du Sud, Lee Ufan est l’un des artistes coréens contemporains les plus influents sur la scène internationale. Installé au Japon depuis 1956, il entretient des relations étroites avec la France où il travaille depuis une vingtaine d’année dans son atelier parisien.
Artiste, théoricien et philosophe Lee Ufan est l’un des protagonistes du mouvement japonais Mono-Ha, qui signifie « Ecole des choses ». Ce courant artistique, qui s’est développé au début des années 1970, regroupe des artistes dont la spécificité est de juxtaposer matériaux naturels et industriels pour les faire dialoguer entre eux.
Lee Ufan
En réponse à une évolution de l’art qui, après des millénaires d’objets fabriqués par la main de l’homme, s’est ouvert à l’objet industriel et au ready made, Lee Ufan a choisi de lier le faire et le non faire. Il part du principe que « voir, choisir, emprunter ou déplacer font déjà partie de l’acte de création ». Les sculptures portant le terme générique de « Relatum » mettent en œuvre la confrontation entre deux matériaux : des plaques d’acier et des pierres naturelles. Elles relient la nature à la conscience humaine par la confrontation entre la simple plaque d’acier, symbole de la société industrialisée et la pierre, qui représente la nature.
« Ces matériaux ne m’intéressent pas en tant qu’objets. Je les utilise pour que leur réactivité et la relation qu’ils établissent entre eux ou avec l’espace nous fassent à nouveau ressentir l’aspect merveilleux de l’espace environnant ou du monde que l’on ignorait. » explique-t-il.
L’artiste ne crée pas, il réarrange des choses existantes et attire l’attention du spectateur sur l’espace autour. Aussi, ses Relatum expriment que l’œuvre d’art n’est pas une entité indépendante et autonome, mais qu’elle n’existe qu’en relation avec le monde extérieur.
Lauréat du prestigieux Praemium Imperiale au Japon, son travail a été présenté à la Galerie nationale du Jeu de Paume à Paris en 1997-98, au Solomon R. Guggenheim Museum de New York en 2011 et récemment au Château de Versailles en 2014.