Le Donjon de Vez présente un ensemble de quinze oeuvres importantes d’art moderne et contemporain. Un aperçu de la représentation féminine, que des artistes tels qu’Aristide Maillol, Niki de Saint Phalle, Manolo Valdes, Antonacci Volti, Salvador Dali, Germaine Richier, Robert Couturier, Jeff Koons, John de Andrea, Antoine Bourdelle, Emmanuel Fremiet ont sculpté, représenté à travers différents matériaux (bronze, pierre, résine, métal…).
Pendant des siècles, de l’Antiquité à la fin du XIXᵉ siècle, les sculptures féminines ont peuplé les jardins, les églises, les places publiques et les intérieurs. Souvent, leurs corps étaient une allégorie de l’amour et de la guerre pour magnifier l’histoire ou en référence aux temps anciens.
À partir du début du XXᵉ siècle, la femme s’est émancipée, s’est affermie, et les artistes ont accompagné cette évolution en transformant sa représentation au gré de leur pensée, des matières nouvelles et de leurs voyages à travers le monde. En outre, l’arrivée successive de la photographie et du cinématographe vont encore faire évoluer les clichés relatifs à la beauté.
Si les « Nanas » colorées de Niki de Saint Phalle anticipent les mouvements de libération féministes, les sculptures de vierges dans les églises restent emprisonnées dans un rôle de mère, profondément réducteur. Si Jeff Koons, au travers de ballons en métal rose, témoigne de sa vision de la femme sous le prisme d’une Vénus des temps modernes, Maillol sublime leurs formes et coupe leurs bras en référence certaine à la Vénus de Milo. Enfin, quand Manolo Valdés fait défiler ses Ménines à la fashion-week en écho à celles de Velázquez, John de Andrea, le grand sculpteur américain hyperréaliste des années 70, travaille la carnation comme élément central de l’attention.
Ainsi, qu’elles soient nues ou drapées ; en maillot de bain ou en aube ; qu’elles soient en bronze, en résine, en polyvinyle ou en plâtre, elles sont toutes, comme l’écrivait Baudelaire : « Belle, ô mortelle, comme un rêve de pierre ».